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Apprentis trappeurs à Mastigouche

Une cabane perdue au fin fond des bois, un soleil radieux, un coffre rempli de bières, de chamallows, et de bonne humeur. Bizarrement tous ces ingrédients me font penser aux 1ères lignes d'un scénario classique de film d'horreur. La question est : est-ce que nos amis vous nous retrouver vivants dans une semaine ?

Lost into the wild

Plus on avance, plus les indications du GPS deviennent chaotiques… jusqu’à ne plus répondre du tout. Ca tombe bien, il n’y a pour ainsi dire plus de panneaux indicateurs. Heureusement qu’il reste le plan papier et les indications glanées sur le net la veille. On arrive quand même sans encombre jusqu’à l’entrée de la réserve, quoique je soupçonne Stéphane de faire quelques détours dans les sentiers caillouteux pour s’amuser avec le 4×4. A l'accueil, on apprend que notre cabane est la plus proche... à seulement 17 km de l'entrée du parc.

Ma cabane au Canada

Pas d’eau courante, pas d’électricité, et SURTOUT, pas de réseau pendant 7 jours. Le paradis (de la déconnexion) est à nos pieds. On a beau tendre l’oreille, on ne décèle pas le moindre bruit humain à la ronde, que ce soit des voix de randonneurs, ou un moteur au loin. On est véritablement en plein désert humain, ce qui est légèrement déstabilisant et grisant à la fois. Mais le top du top, c’est que nous avons un lac rien qu’à nous, et que nous sommes les seuls à y avoir le droit d’y accéder et d’y pêcher.

Apprentis trappeurs

Bon finalement, hormis les hurlements des loups la nuit, les attaques de maringouins le soir, et un gros orage en journée, notre séjour ressemble plus à une reconstitution de la vie de pionniers du Far-West qu’à un film d’horreur.

En tant qu’homme de la forêt, Stéphane s'en sort plutôt bien : coupe le bois, allume le feu, cuisine parfaitement au feu de bois. L'usage de la pierre à feu reste compliqué, heureusement on a de bons briquets.

En tant que cueilleuse, je ne suis pas trop mal non plus. Les framboises sont arrivées à foison, et les écorces de bouleau pour allumer le feu le soir aussi. On ne s'est pas empoissonés avec des baies non comestibles, bravo. Attention à ne pas jeter la récolte en hurlant en cas de rencontre inopinée avec un nid d’araignées (beeeauuuark).

En tant que pêcheurs : 100% loose. On est des gros nuls. Et dire qu'on voulait vivre de notre pêche. Heureusement qu'on avait prévu les knackis !

Donc, au final, à part quelques gaffes de citadins endurcis, l’expérience est inoubliable. L’isolement est certes très fort, puisque nous n’avons croisé aucun humain pendant plusieurs jours, mais le plaisir du contact avec la nature est vraiment exceptionnel !